Etude de l’impact d’une modification de l’alimentation des chèvres laitières de la ferme de la Baillerie (Belgique) dans une optique d’autonomie alimentaire

La ferme de la Baillerie (Genappe, Belgique) est une exploitation caprine fromagère d’environ 120 Saanen appartenant à Christophe Col et Johanne Dupuis, deux défenseurs d’une agriculture durable. Autonomes dans l’alimentation de leurs chèvres en été, ils achètent un concentré commercial en hiver pour compléter leur ration basée sur un ensilage enrubanné d’herbe préfanée. L’objectif du présent mémoire est de proposer des alternatives à ce concentré commercial afin d’atteindre l’autonomie alimentaire. Quatre combinaisons de concentrés, dont une témoin composée de la ration habituellement distribuée à la Baillerie, ont été testées et comparées entre elles. Ces concentrés s’ajoutaient tous à un même fourrage : du préfané distribué à volonté, des betteraves fourragères et un foin de prairie. Les différents concentrés sont constitués d’un méteil ou d’un mélange de maïs aplati combiné à un concentré commercial, à des graines de colza ou à des tourteaux gras de colza. Quatre groupes homogènes de 15 chèvres ont pris part à l’expérience au mois de mars 2019. Elles étaient toutes en début de lactation lors des 5 semaines d’expérience. La dernière semaine de l’expérience, la production, la composition et le profil en AG du lait de même que l’ingestion, le rendement fromager et le goût des fromages ont été mesurés, analysés et comparés. Les quatre premières semaines expérimentales ont servi de semaines de transition et d’adaptation aux nouveaux régimes. Le groupe consommant des tourteaux de colza a été retiré après 2 semaines d’expérience à cause de son taux de refus particulièrement élevé. Les 3 groupes restants ont été réduits 11 chèvres chacun. L’ingestion du préfané a été moindre dans les 2 groupes expérimentaux que dans le groupe témoin. Une pré-expérience a montré que la valorisation digestive des graines de colza n’était pas totale. Ces graines ont, cependant, eu un impact sur le lait produit par les chèvres qui les ont ingérées vu ses teneurs supérieures en AGMI et réduites en C4-C12 et en AGS. Ce lait contenait le TP et le TB les plus élevés et a eu le meilleur rendement fromager. Le groupe témoin est celui qui a produit la plus grande quantité de lait brut. Le groupe ayant consommé du méteil a eu la plus faible production en lait standard, significativement inférieure de celle du groupe témoin. Aucune différence n’a été mise en avant lors du test organoleptique comparant les fromages.