Vaucher-de-la-Croix, Lyla
[UCL]
Andrin Muriel
[ULB]
Au départ : un mouvement artistique du début du XXe siècle, le futurisme italien, profondément misogyne. En chemin : une discipline universitaire, l’histoire de l’art francophone, au prisme du genre. A l’arrivée : une critique genrée des discours de l’histoire de l’art francophone sur le futurisme italien. Cette recherche est un travail de mémoire de master de spécialisation réalisé dans une optique féministe, incluant le genre comme un outil d’analyse critique de l’histoire de l’art francophone. Sur base d’un corpus d’analyse restreint, trois ouvrages parus entre 1983 et 2015 traitant du futurisme italien dans une optique générale, la présente recherche vise à analyser les discours produits par certain·es chercheurs et chercheuses en histoire de l’art, dans un contexte européen et francophone. Le premier chapitre présente et justifie le corpus d’analyse, puis la particularité misogyne du futurisme italien. Au deuxième chapitre, il est question du nombre d’artistes femmes et hommes futuristes cité·es dans les ouvrages choisis, incluant leur présence dans les illustrations et les références bibliographiques, en utilisant une approche statistique. Le troisième chapitre analyse de manière qualitative les discours sur certaines figures du futurisme, femmes et hommes, Filippo Tommaso Marinetti, Valentine de Saint-Point, Benedetta Cappa Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo, Gino Severini. Dans un premier temps, nous verrons que, bien que la misogynie du futurisme italien soit évoquée dans les ouvrages sélectionnés, elle est évacuée rapidement, sans analyse. Dans un deuxième temps, l’analyse statistique permettra de montrer que les femmes artistes futuristes sont moins présentes que leurs homologues masculins, et ce malgré une importante augmentation du nombre d’artistes cité·es. Le choix des illustrations des ouvrages, qu’il s’agisse de reproductions d’œuvres futuristes ou de photographies documentaires, accentue la différence de présence entre femmes et hommes. Enfin, un constat peut être posé au niveau des ouvrages (monographies et catalogues d’expositions) cités : aucun ne concerne une artiste futuriste femme. Dans un troisième temps, nous verrons que les discours produits par les auteurs et autrices invisibilisent majoritairement les artistes femmes et leurs œuvres, les réduisant à un rôle d’épouse ou d’excuse à la misogynie du mouvement. La conclusion examine de manière réflexive la place de chercheuse de l’autrice de cette recherche.


Bibliographic reference |
Vaucher-de-la-Croix, Lyla. Le récit sexiste du futurisme italien. L'histoire de l'art francophone au prisme du genre. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Andrin Muriel. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:18726 |