Le harcèlement sexuel, grand absent du Code pénal, doit-il faire l’objet d’une incrimination à part entière ou existe-t-il déjà des outils adéquats dans le droit pénal belge pour les victimes ?

Notre question de recherche s’inscrit à la suite d’évènements qui ont eu un impact global dans nos démocraties occidentales. La dénonciation d’Harvey Weinstein, producteur de cinéma américain accusé de multiples abus sexuels sur des actrices, a déclenché un grand émoi dans la population. Ce mémoire s’intéresse plus particulièrement à la problématique du harcèlement sexuel, qui est de plus en plus dénoncée par les mouvements féministes et par les victimes elles-mêmes. Il a pour objectif d’étudier la manière dont l’appareil législatif belge répond aux besoins des victimes de ces abus sexuels et, de façon plus générale, le mode de régulation organisé quant aux comportements relatifs à la sexualité. Quelque chose a changé dans la conception des rapports entre hommes et femmes, symptôme d’une société qui remet en cause le patriarcat. Auparavant, ces comportements étaient banalisés car la majorité des femmes subissait inconsciemment le système de domination masculine. Depuis que les femmes sont sorties de la cellule domestique, elles ont pris conscience qu’elles enduraient des comportements qui ne respectaient pas leur intégrité.