Développement d'un paradigme d'apprentissage séquentiel pour évaluer des capacités d'apprentissage de formes verbales

Pour le moment, la plupart des études ont investigué l’apprentissage des propriétés statistiques de l’environnement mais peu se sont intéressées à la trajectoire développementale de cet apprentissage. Notre étude s’intéressera donc à cette notion tout en essayant de créer une tâche plus implicite que les tâches classiques d’apprentissage séquentiel, afin de pouvoir l’appliquer auprès de jeunes enfants. Les participants, entre 17 et 27 ans, étaient recrutés selon plusieurs critères d’exclusion : une langue maternelle différente du français et des troubles d’apprentissage, sensoriels et neurologiques. Ils étaient répartis aléatoirement entre trois modalités : deux modalités verbales (auditivo-verbale et visuo-verbale) et une modalité non- verbale (formes visuelles). Les sujets étaient, dans un premier temps, familiarisés à des séquences de trois syllabes/formes présentées de manière répétée (séquences Hebb) ou aléatoire (séquences filler). Leurs temps de réaction pour passer à la syllabe ou forme suivante étaient enregistrés via un paradigme self-paced (mesure online). Les résultats ont mis en évidence une diminution de ces temps de réaction et un effet de la position pour les séquences répétées seulement pour la modalité auditivo-verbale. Dans un deuxième temps, une phase de test fut proposée aux sujets afin d’évaluer leurs performances et leur conscientisation de l’apprentissage (mesure offline). De nouveau, l’effet de répétition de Hebb est seulement retrouvé pour la modalité auditivo-verbale, c’est-à-dire que les sujets ont de meilleurs scores pour les séquences répétées. Cela suggère un apprentissage lexical chez les participants pour la modalité auditivo-verbale et donc un lien entre le rappel sériel et l’apprentissage de mots. Cela semble démontrer que l’effet de répétition de Hebb serait un analogue expérimental de l’apprentissage lexical. Les modalités visuo-verbale et des formes visuelles n’ont pas montré d’apprentissage. Notre étude vise à offrir des perspectives pour comprendre davantage l’assimilation de régularités statistiques et ainsi l’apprentissage lexical chez de jeunes enfants et des personnes ayant des difficultés d’apprentissage comme la dyslexie ou la dysphasie.