Effets de l’exercice de musculation en hypoxie intermittente sur les voies de signalisation régulant la différentiation myogénique

Contexte théorique : Le maintien d’une masse musculaire importante est nécessaire pour la performance chez les sportifs et pour la qualité de vie notamment chez des personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques. L’entrainement de musculation permet une prise de masse musculaire et il a récemment été montré que lorsque celui-ci est réalisé en hypoxie intermittente, cette hypertrophie ainsi que le gain de force sont majorés. Cependant, les mécanismes impliqués dans la régulation de la masse musculaire après cet exercice ne sont pas encore bien connus. Méthodes : 20 sujets masculins ont réalisé l’exercice leg extension à raison de 8 séries de 8 répétitions à 80% de la 1-RM soit en normoxie soit en hypoxie (FiO2 = 14%). Des échantillons de biopsies ont été récoltés 15 minutes et 4 heures après la session dans les deux jambes (exercée et non-exercée) et des échantillons sanguins ont été obtenus avant, 15 minutes et 4 heures après celle-ci. Résultats : Dans cette étude, on a confirmé que l’exercice de musculation en hypoxie favorise la différentiation myogénique via la surexpression des marqueurs Cyclin D1 et pmp22. On n’a pas pu montrer d’effet de la voie Hippo et des facteurs et inhibiteurs de la croissance sur cette augmentation de la myogenèse. Cependant, on a trouvé que cet exercice permet l’activation aigue de la voie de l’inflammation via la surexpression des facteurs IL-6, TNFα, STAT3 et NF-Kb ainsi que l’incorporation plus tardive de cellules immunitaires via la surexpression de CD68 et de CD197, accompagnée d’augmentation des sécrétions sanguines d’IL-6 et d’IFNγ. Conclusion : L’exercice de musculation en hypoxie intermittente augmente la différentiation myogénique et active la voie de l’inflammation via l’axe IL-6/STAT3/TNFα/NF-Kb, permettant une réponse hypertrophique plus importante qu’en normoxie.