L'apprentissage de séquences motrices complexes en lien avec les capacités de lecture

Depuis un certain nombre d’années, la littérature scientifique comprend un ensemble de travaux s’intéressant au rôle du traitement de l’ordre sériel dans la lecture. En effet, plusieurs études ont mis en évidence que certains troubles spécifiques de la lecture, comme la dyslexie ou la dysphasie, pourraient être expliqués par des déficits au niveau du traitement séquentiel des informations écrites. La présente étude s’inscrit dans la continuité de ces recherches mais investigue plus précisément, le rôle du traitement séquentiel dans une modalité non langagière à travers l’apprentissage de séquences motrices complexes. Notre objectif est d’observer si les variabilités du niveau de lecture retrouvées au sein de la population d’enfants tout-venant, peuvent provenir de différences dans les performances du traitement séquentiel. Ainsi, sur base d’un échantillon de 32 enfants tout-venant, deux groupes expérimentaux ont été constitué afin de comparer leurs performances de traitement séquentiel non-verbal au sein de séquences motrices complexes : 16 sujets faibles lecteurs et 16 sujets bons lecteurs. Les deux groupes expérimentaux ont été appariés en âge, au niveau des compétences intellectuelles non verbales et au niveau des habiletés motrices. L’étude consiste à leur présenter dans un premier temps, diverses épreuves de lecture permettant la constitution des deux groupes et, dans un second temps, une tâche de rappel sériel immédiat en modalité non verbale, à savoir la tâche de Hebb. Cette dernière est une présentation de séquences de gestes non-significatifs que les sujets doivent mémoriser pour ensuite rappeler juste après les avoir vues. Parmi ces séquences, certaines suivent un ordre identique (séquence Hebb) alors que pour d’autres, l’ordre de présentation est aléatoire (séquences Filler). L’hypothèse principale de cette étude est que les sujets bons lecteurs ont de meilleures performances dans le rappel des séquences répétées par rapport aux sujets faibles lecteurs. Toutefois, nos analyses ne démontrent pas que les sujets bons lecteurs ont des performances significativement meilleures que les sujets faibles lecteurs. Bien que nous ayons voulu contrôler un maximum de facteurs, certains éléments méthodologiques sont susceptibles d’avoir influencé les résultats obtenus.