Réguler l’ensemble des activités financières non-bancaires serait-il vu comme la solution appropriée pour contenir les risques relatifs à l’instabilité financière ? 

Plus de dix ans après la dernière crise financière, il semblerait que notre économie renoue avec la démesure. Le niveau de la dette mondiale (privée et publique) a atteint des niveaux record, mais ce n’est pas que. Bien que mieux régulé et plus stable, le système bancaire a laissé place à ce que nous appelons le Shadow Banking System. Les banques traditionnelles sont, depuis la crise, de moins en moins capable de répondre aux besoins de notre économie mondiale. Le Shadow Banking est alors vu comme l’alternative la plus crédible pour pallier à ce manque. Il s’agit plus d’organismes financiers non-bancaires se comportant de la même manière que les banques traditionnelles, sans pour autant avoir accès aux liquidités ou au garanties d’une banque centrale ou d’un organisme public. Ce qui différentie ces « Shadow Banks » des banques telles que nous les connaissons est ce manque de régulation entourant cette finance parallèle. Ces institutions financières non-bancaires sont donc vues comme un danger pour la stabilité financière mondiale, car elles alimentent et aggravent des bulles et crises financières. Ce secteur d’activité attire donc l’attention des régulateurs financiers pour différentes raisons telles que sa taille (environ 99.000 milliards de Dollars en 2017), sa forte croissance ou encore sa forte interconnexion avec les autres acteurs financiers (banques, fonds d’investissements, assurances, fonds de pension, etc.). Ce mémoire cherchera dans un premier lieu à définir avec précision le Shadow Banking ainsi que ses risques sous-jacents. Cela permettra au lecteur de mieux comprendre le fonctionnement de l’intermédiation bancaire et non-bancaire. Une fois les risques traités, ce mémoire s’attaque à une seconde problématique, celle de la régulation de cette industrie. Il sera question de comprendre comme réguler le Shadow Banking System compte tenu des risques qu’il contient. Cette problématique sera analysée sur base d’entretiens avec différents experts dans le domaine de la régulation financière et de l’intermédiation financière.