Stévens, Lise
[UCL]
Tilleuil, Jean-Louis
[UCL]
À l’heure actuelle, le 9e art jouit d’une amélioration notoire de son statut symbolique dans les pays occidentaux. Pourtant, la reconnaissance culturelle de la bande dessinée fut longue et laborieuse. Pendant longtemps elle est reléguée au statut de paralittérature, notamment en raison de son mode de narration particulier à la fois verbal et iconique. Dans un premier temps, l’image est seconde par rapport au texte. Pour les pédagogues, la narration a des vertus éducatives que l’iconographie ne possède pas. Cette dernière relève davantage de la récréation. Dans les bandes dessinées de l’époque, l’image sert uniquement à illustrer les informations transmises par le texte. Au fur et à mesure des générations de bédéistes, la relation entre les deux composantes principales du 9e art évolue. Petit à petit, l’image se détache du texte et acquiert une indépendance. Désormais, celle-ci peut fonctionner seule. Le texte n’est plus nécessaire à la compréhension d’une bande dessinée. Les auteurs cherchent une plus grande expressivité. Aujourd’hui, il est possible de tout aborder à travers le 9e art. Il se décline en de nombreux types d’histoire différents, du récit policier au western en passant par le récit historique. Parmi les classifications, la bande dessinée sportive est souvent omise. Or, bien qu’au premier abord la mise en scène d’une activité physique offre peu de ressource narrative pour en faire le noyau d’un récit, force est de constater que tous les héros des séries les plus populaires du 9e art se retrouvent en situation de pratique sportive au cours d’un épisode. Cédric s’improvise jockey, Spirou s’essaye à la course à pied et Tintin pratique un échauffement physique tous les matins. Par ailleurs, la bande dessinée compte également des héros purement sportifs, à l’image du footballeur Éric Castel, du pilote automobile Michel Vaillant ou encore de l’aviateur Buck Danny. La lecture et l’analyse proposées dans le présent mémoire se proposent de pousser plus en avant la réflexion sur la place de la pratique sportive dans la bande dessinée et ses impacts tant graphiques que narratifs. Afin de privilégier l’exemplarité à l’exhaustivité, il a semblé opportun de sélectionner un sport en particulier parmi la gamme importante d’activités physiques illustrées par le 9e art. Le choix s’est porté sur la boxe. En effet, malgré la violence physique qui lui est propre, celle-ci n’est pas absente de la bande dessinée et représente une production importante dans la catégorie du récit sportif. Le Noble Art attire les créateurs pour ses ressources en terme d’action et ses potentialités graphiques. Il leur permet de briser les conventions narratives du 9e art et de redynamiser l’organisation classique de la planche selon les exigences graphiques du combat de boxe. À travers l’étude de planches issues de cinq œuvres relevant de périodes et de genres narratifs différents, il sera démontré la manière dont l’action évolue au cours d’un combat et dont l’œuvre programme les émotions qu’elle souhaite susciter. La démarche consistera à esquisser des tendances, mais également des différences.


Bibliographic reference |
Stévens, Lise. La boxe à travers les planches : particularités de l'action sportive dans le 9e art. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Tilleuil, Jean-Louis. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:17628 |