Djiofack, Brice Yannick
[UCL]
Ponette, Quentin
[UCL]
Le présent travail réalisé entre février et mai 2018 à Yangambi (province de la Tshopo-RDC) emboîte le pas aux recherches en cours depuis quelques décennies en Afrique Centrale visant à améliorer les connaissances scientifiques sur l’écologie et la sylviculture de Pericopsis elata (Harms) Meeuwen, espèce tropicale à haute valeur commerciale. Cette espèce autrefois surexploitée souffre d’importants problèmes de régénération naturelle. Son aire de distribution naturelle s’étendant jadis du Ghana à la RDC est aujourd’hui disjointe. Considérée comme en « danger », elle est reprise sur la liste rouge de l’IUCN et inscrite depuis le 11 juin 1992 en Annexe II de la CITES. L’objectif global du travail visait à rassembler des informations scientifiques fiables sur les essais sylvicoles qui furent appliqués à cette espèces à Yangambi et sur ses conditions de croissance, afin de proposer des recommandations capables de promouvoir une exploitation durable et un traitement sylvicole répondant à ses exigences écologiques. A cet effet, des recherches documentaires sur l’historique des activités sylvicoles concernant P. elata à Yangambi ont été réalisées dans différentes bibliothèques et centres de documentation en Belgique et à Yangambi. Celles-ci ont permis de décrire quelques-unes des méthodes sylvicoles testées par l’INEAC vers la fin des années 1940 et à l’origine de l’abondante régénération naturelle observable à ce jour dans les blocs d’aménagement de Yangambi. Ces essais sylvicoles consistaient essentiellement en des ouvertures du couvert forestier à des intensités variables autour des arbres semenciers. Quelques paramètres dendrométriques ont été estimés. Dans une première étape, un inventaire systématique couplé aux mesures du dbh de toutes les tiges de P. elata a été effectué dans les blocs d’aménagement sur une surface d’environ 136,2 ha. Il ressort de cet inventaire, une densité de 6,4 tiges de P. elata/ha et une surface terrière totale de 0,9 m²/ha. En comparant ces données à celles issues d’un inventaire de même type dans la forêt non-aménagée datant de septembre 2016, d’importantes différences de structure ont été mises en évidence. P. elata présente une structure de populations en forme de courbe en cloche en forêt non-aménagée qui contraste avec une structure en forme de « L » dans les blocs d’aménagement. Dans une seconde étape, l’analyse a porté sur la caractérisation de la dynamique forestière. Un taux de mortalité annualisé de 0,98 % a été enregistré. Un accroissement moyen annuel périodique de 0,24 ± 0,01 cm/an a été enregistré dans le dispositif d’inventaire systématique des blocs d’aménagement, contre 0,44 ± 0,06 et 0,44 ± 0,04 dans les circuits de suivi de la dynamique forestière en forêt aménagée et non-aménagée respectivement. Une variation importante des accroissements d’une classe de diamètre à l’autre a été notée. Chaque circuit consiste en une dizaine d’individus par classes de diamètre ([10-20[, [20-30[ ... ≥ 100 cm), dont le voisinage a été caractérisé à l’aide de placettes circulaires installées autour de 50 arbres-cibles échantillonnés dans chaque circuit. Les données des placettes circulaires ont permis de modéliser la croissance de P. elata en intégrant le diamètre et des paramètres de la structure du peuplement pour exprimer l’intensité de la compétition. Le modèle log-normal avec le diamètre comme seule variable explicative de la variabilité résiduelle de l’accroissement s’est avéré plus performant dans ce cas que dans ceux intégrant les indices de compétition. Un autre modèle plus général intégrant le diamètre et un indice de compétition relatif à l’accès à la lumière a été ajusté aux données du dispositif d’inventaire systématique des blocs d’aménagement. Ce dernier permet de montrer l’influence significative de l’exposition de la couronne à la lumière sur la croissance de P. elata. L’allure générale de la courbe de croissance dans tous les cas montre une tendance unimodale.


Bibliographic reference |
Djiofack, Brice Yannick. Analyse rétrospective des impacts de différentes méthodes sylvicoles sur les performances de Pericopsis elata (Harms) Meeuwen (Yangambi-RDC). Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Ponette, Quentin. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:17475 |