Vieillir en immigration à Bruxelles. Quelle prise en charge des personnes âgées d'origine marocaine?

Ces dernières années, la prise en charge des personnes âgées est devenue un défi majeur pour nos sociétés modernes complexes où le vieillissement et l’allongement de la vie ne cessent d’accroître, grâce notamment au progrès de la médecine et à la qualité de la vie. Ce progrès qui est vécu comme une victoire sur la nature est en train de devenir un problème pour notre système économique, tous les pays devant relever des défis majeurs pour préparer leurs systèmes sociaux et de santé à tirer le meilleur parti de cette mutation démographique. En Belgique, les projections estiment qu’en 2020, le rapport entre les personnes âgées de 65 ans et plus et les personnes âgées de 20 à 64 ans sera d’une pour trois et même d’une pour deux en 2040. La part des personnes âgées passerait ainsi en Belgique de 17,1 % à 25,0 % entre 2007 et 2040. Selon l’organisation mondiale de la santé, d’ici à 2050, le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus sera multiplié par quatre et en 2050, il y aura dans le monde près de quatre cents millions de personnes âgées de 80 ans. Le vieillissement est donc un enjeu majeur en termes économiques pour nos sociétés. À la prise en charge des personnes âgées habituées à l’existence du système des maisons de repos, s’est ajouté depuis quelques années le souci de la prise en charge d’une nouvelle population composée de personnes âgées issues de différentes communautés immigrées, qui ne sont pas habituées à l’organisation des maisons de repos et en refusent le principe même. La vieillesse est un processus biologique universel, mais aussi une construction culturelle. Chaque société a sa propre définition du vieillissement et véhicule ses propres représentations de celle-ci. De ce fait, les personnes âgées acquièrent une fonction, un rôle, un statut différent selon chaque culture…