La levée du secret professionnel - Analyse du discours sur la levée du secret professionnel des travailleurs sociaux

Ce mémoire analyse le discours des différents acteurs (que ce soit du monde politique, de la société civile, …) qui ont pris part au débat autour de la nouvelle loi sur la levée du secret professionnel suite aux attentats du 22 mars 2016. Nous avons identifié les arguments qui ont été mobilisés par le gouvernement pour convaincre l’opposition et les différents acteurs du monde politique et social. D’autant plus que l’article de loi existant prévoyait déjà les cas où le secret professionnel devrait être levé. Nous avons également observé les contre-arguments qui ont été utilisés par les défenseurs du secret professionnel. D’ailleurs, notre question de départ est « Quel est le répertoire d’arguments qui a été mobilisé autour de la loi sur la levée du secret professionnel depuis les attentats du 22 mars 2016 ? » A cette question, nous avons posé deux hypothèses. La première est qu’à l’épreuve du terrorisme, ces priorités se nuancent… Pour atteindre l’objectif politique qu’est la sécurité, la gauche (l’opposition actuelle) préconisera l’intégration sociale et défendra le secret professionnel, nécessaire à la confiance de l’usager envers son travailleur social. Alors que la droite prônera le contrôle, la répression et souhaitera restreindre la portée du secret professionnel. Par conséquent, l’objectif de la sûreté passe au deuxième plan auprès de la droite dans la lutte contre le terrorisme. Et pour la vérifier, nous nous sommes fondé sur l’article de John Pitseys « Vie privée et sécurité : qu’est-ce qu’une position libérale ? » qui distingue deux notions différentes que sont la sécurité et la sûreté. La seconde hypothèse est que la réforme est portée par la droite (la majorité), et que paradoxalement, c’est la gauche (l’opposition) qui va développer un répertoire d’arguments « réactionnaires ». Pour la vérifier, nous nous sommes basés sur l’œuvre d’Albert Hirschman « Deux siècles de rhétorique réactionnaire » où il développe comme grille d’analyse trois répertoires d’arguments réactionnaires et trois répertoires d’arguments progressistes.