Vanhove, Paul
[UCL]
Bertin, Pierre
[UCL]
L’agriculture intensive (qualifiée de ‘conventionnelle’), basée le travail profond du sol et l’usage d’intrants de synthèses, est pratiqué par la majorité des agriculteurs wallons. Les rendements sont plus élevés que jamais mais cette intensification et artificialisation de la production de nourriture a un effet de dégradation à grande échelle des sols agricoles. La biodiversité et la teneur en matière organique des sols se réduisent, diminuant la fertilité des sols et leur résistance à l’érosion hydrique. Le sol pouvant être considéré comme un écosystème mettant des décennies à se régénérer, il est crucial d’agir sur la source de sa dégradation. Dans ce contexte, ce mémoire a deux objectifs principaux : recenser les différentes pratiques des agriculteurs membres de l’asbl Regenacterre, qui promeut une agriculture régénérative des sols en Belgique au moyen des techniques culturales simplifiées (TCS), et les regrouper en catégories de pratiques ; et mesurer in situ l’impact de ces catégories de pratiques sur la structure et le fonctionnement biologique des sols par des techniques simples de diagnostic. Pour ce faire, la réalisation de cette étude a été effectuée en trois phases : une phase d’enquête chez les agriculteurs afin de collecter des données sur les pratiques, une phase de mesures sur au moins une parcelle de chaque agriculteur, et une phase d’analyse des résultats et de mise en relation avec les pratiques. L’analyse des correspondances multiples suivie d’une classification ascendante hiérarchique a permis de répartir les agriculteurs en quatre classes selon leurs pratiques. Les classes 1 et 2 sont plutôt ‘mixtes’ mais les classes 3 et 4 sont respectivement constituées uniquement d’agriculteurs conventionnels et d’agriculteurs en système de TCS. Les différences principales entre les mesures effectuées pour les différentes classes d’agriculteurs confirment l’impact du travail (ou non-travail) du sol sur sa structure et son fonctionnement biologique. Les agrégats les moins résistants aux contraintes physiques ont été retrouvés chez les agriculteurs de la classe 3, résultat de l’enfouissement de la matière organique lors des travaux profonds. Des différences de structure et de compaction influençant la croissance verticale des racines ont également été mises en évidence entre des classes pratiquant des travaux du sol différents. Si la plupart des résultats sont en accord avec la littérature à propos des effets des pratiques agricoles sur les caractéristiques des sols, il paraît important de continuer la recherche sur la pratique des TCS en Wallonie. Des données concernant les surfaces exploitées en TCS n’ont en effet pas pu être trouvées, alors qu’il s’agit d’un mode d’agriculture qui semble capable de répondre aux défis et contraintes d’aujourd’hui et de demain, aussi bien en termes de productivité que de restauration durable de la qualité des sols cultivés.


Bibliographic reference |
Vanhove, Paul. Classification des pratiques d’agriculteurs et relation avec les caractéristiques structurales et biologiques des sols en régions limoneuse et sablo-limoneuse de Wallonie. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Bertin, Pierre. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:17329 |