L'impact des médiations métacognitives sur le sentiment d'efficacité personnelle des élèves de premières secondaires en Etude du Milieu

Cette recherche s’inscrit dans le domaine de l’Etude du Milieu et de la psychologie des apprentissages. Le cours d’Etude du Milieu, dispensé durant les deux premières années de l’enseignement secondaire libre, travaille une compétence où les élèves sont aménés, à travers différentes séquences de cours, à « réfléchir à leurs propres démarches » (FESeC, 2008). Ce mécanisme de réflexion s’apparente à de la métacognition. Néanmoins, cette compétence est rarement travaillée auprès des élèves, peut-être par manque de connaissances ou d’outils de la part des acteurs de terrain. En outre, comme plusieurs études le démontrent (Bouffard-Bouchard, 1994 ; Colognesi & Van Nieuwenhoven, 2016 ; Saint-Pierre, 1994 ; Veenman, 2015 ; Wong, 1985) , les performances scolaires sont intimement liées à la métacognition, qui est un levier essentiel aux apprentissagges. Pour finir, des auteurs tels que Galand et Vanlede (2004/5), Lecomte (2004) ou encore Perreault, Brassart et Dubus (2001) soulignent le lien entre les performances scolaires des élèves et leur sentiment d’efficacité personnelle. À partir de ces différents constats, nous avons pris le parti d’étudier le lien entre ces deux concepts centraux : la métacognition et le sentiment d’efficacité personnelle. Nous avons donc tenté de répondre à la question de recherche suivante « Dans quelle mesure l’utilisation de médiations métacognitives peut influencer le sentiment d’efficacité personnelle des élèves de premières secondaires en Etude du Milieu ? ». Grâce à une approche mixte, combinant analyse quantitative et qualitative, nous avons mené deux études basées sur deux échantillons distincts. En effet, grâce à un dispositif original, différentes médiations métacognitives ont été appliquées au sein de trois classes de premières secondaires en Etude du Milieu. Dès lors, une première étude quantitative menée auprès de 40 élèves (répartis en trois classes) a mesuré l’évolution de leur sentiment d’efficacité personnelle avant et après le dispositif mis en place. Paralèllement à cela, une deuxième étude, qualitative cette fois, s’est basée sur un échantillon composé de huit élèves, correspondant à des profils d’apprenants. Grâce aux enregistrements récoltés auprès de ce panel précis, les premiers résultats quantitatifs ont alors pu être nourris et nuancés. De manière générale, nous avons pu démontrer que l’utilisation de médiations métacognitives influence positivement le sentiment d’efficacité personnelle des élèves. Par ailleurs, la métacognition appliquée à travers les questions posées par l’enseignant, mais plus encore celle appliquée à travers les questions échangées entre pairs montrent des résultats significatifs concernant les stratégies métacognitives mobilisées par les élèves. En outre, l’observation des différents profils d’apprenants de la deuxième étude a permis de présenter des pistes pédagogiques concrètes en vue de développer l’utilisation de ces stratégies et, par conséquent, d’améliorer l’apprentissage des élèves. Pour aller plus loin, nous pourrions poursuivre cette étude en combinant, au sein d’une même classe, les deux types de médiations métacognitives appliquées. Ensuite, cette étude pourrait être transférée dans une autre discipline scolaire, comme par exemple le français. En effet, plusieurs études de ce type ont été menées auprès d’élèves du primaire et ont démontré des résultats significatifs (Colognesi & Van Nieuwenhoven, 2016). Il pourrait donc être intéressant de relier ces résultats à ceux obtenus dans la présente étude.