Les femmes des cantons de l’Est face à la répression des collaborations par la Belgique : un cas d’intersectionnalité ?

En septembre 1944, le centre d’internement d’Eupen ouvre ses portes pour accueillir les suspects de collaboration. Dans les cantons de l’Est, environ un dixième de la population est concernée par cette mesure, tandis qu’au total 25% de la population est poursuivie. Les femmes constituent une part non négligeable de celle-ci. Largement intégrées dans les structures associatives allemandes depuis l’annexion de la région en 1940, elles subiront une répression double : à la fois comme habitantes des cantons de l’Est, donc germanophones, et comme femmes, donc leur genre. Le concept d’intersectionnalité vise à mettre en lumière ces multiples inégalités vécues par ces femmes durant la période de la répression des collaborations dans la région d’Eupen-Malmedy, à travers les archives administratives du centre d’internement d’Eupen et des témoignages.