La vérité du christianisme à l'épreuve du pluralisme religieux et culturel dans la théologie de Joseph Ratzinger

(fre) Le christianisme peut-il prétendre à la vérité ? Si tel est le cas, comment comprendre cette vérité ? Et comment la situer par rapport aux autres religions ? Dans la pensée de Joseph Ratzinger, ces questions trouvent sans encombre leur réponse. En effet, s’inscrivant en faux contre le scepticisme et le relativisme, le théologien allemand affirme clairement que la vérité est accessible à l’homme. Mais malgré son accessibilité, la vérité garde son absoluité et ne peut se diluer dans la dictature du relativisme. Ainsi, le christianisme peut à juste titre prétendre à la vérité. A en croire Ratzinger, il s’agit, d’une vérité qui trouve son fondement dans le mystère de l’incarnation du Christ ; elle est une vérité révélée. Dans la perspective de la théologie de l’incarnation, l’auteur souligne aussi la dimension historique de cette vérité, avec ce qu’elle peut comporter comme relativité et comme chemin de croissance tendue vers l’eschatologie. A la fois révélée et historique, la vérité du christianisme est appelée à maintenir son lien d’origine avec la philosophie et avec la science. Ratzinger est de ce point de vue très proche de la tonalité de Fides et Ratio. A la lumière de l’histoire, il rappelle la portée culturelle de la vérité du christianisme. A ses yeux, toute culture est fonction d’une religion. Et malgré leur diversité, toutes les cultures sont potentiellement ouvertes les unes aux autres. Partant, il s’oppose à l’exclusivisme et au pluralisme religieux et culturel. Il n’est pas non plus d’accord avec l’inclusivisme. Il préfère l’interculturalité à l’inculturation. Et pourtant, il ne soutient pas une position relativiste. Il plaide pour un théocentrisme indissociable du christocentrisme, l’unicité de Dieu allant indéniablement avec celle du Christ. Dans ce sens, les autres religions ne peuvent être des moyens de salut que si elles sont tournées vers le Christ, Fils unique de Dieu.