Lefèvre, Marianne
[UCL]
Ferreras, Isabelle
[UCL]
Van Haeperen, Béatrice
[UCL]
Ce sujet est en vogue et plusieurs scientifiques se sont déjà penchés sur cette problématique mais l’ubérisation fait partie aujourd’hui de notre quotidien. Se trouvant en évolution constante, le sujet doit être sans cesse remis en question. Chacune de ces disciplines offre un regard complémentaire sur l’utilisation de l’économie collaborative. Un parallèle peut être établi entres elles : la sociologie nous questionne sur les enjeux de l’utilisation des plateformes collaboratives tandis que la dimension économique analyse, chiffre et diagnostique son utilisation et ses consommateurs. La partie sociologique a pour but de mettre en évidence les jalons sur ce sujet en ouvrant un regard sur qu’est réellement l’économie collaborative, ce qu’elle implique et les caractéristiques néfastes pour notre société traditionnelle. Le travail étant un élément primordial dans la vie d’une personne, il doit être relativisé en tant que source de revenus. Grâce aux différents ouvrages consultés, nous avons pu cerner d’avantage la qualité de l’emploi vs le travail. La majorité se positionne pour un rejet des économies collaboratives. En opposition Michel Bauwens défend un certain degré d’optimiste : il émet l’hypothèse que l’économie de pair à pair (et uniquement celle-ci), a la possibilité de nous amener à un retour aux biens communs. L’étude de l’aspect économique permet de nuancer ces propos. Lorsque le contexte d’émergence est mis en exergue, il remet en cause l’hégémonie de l’Etat sur les citoyens. En effet, après la crise financière de 2008, qui entraine un ralentissement du pouvoir d’achat et précarise davantage l’emploi tant en terme de quantité d’emploi disponible que de qualité, les citoyens optent délibérément pour l’utilisation de plateformes collaboratives. Ce regain de consommation devait être de prime abord une transition occasionnelle représentant un infime détail pour l’Etat. A l’inverse des organisations telles qu’Uber ou Airbnb ont pignon sur rue et raflent la mise, en mettant à mal les entreprises traditionnelles. En outre la dimension sociologique permet de dégager l’idée qu’une polarisation de l’emploi émerge de cette problématique et que la montée des inégalités deviendra prégnante. Cette idée se conforte dans les travaux économiques. De nouvelles professions à niveau de qualification élevée prennent naissances : par exemple des développeurs en applications mobiles ou des spécialistes du marketing digital. A contrario, les données économiques nous démontrent que les prestataires sont en croissance, peu importe le genre ou le statut social. Cette démarche précise même que les motivations intrinsèques de chaque individu ne se limitent pas à une notion chiffrée mais à des valeurs morales, humaines telles que le partage ou l’écologie. Pour conclure, ces apports mutuels ont permis d’offrir une complémentarité à chacune de ces dimensions. La lecture en parallèle des deux parties nous amène à mieux appréhender et comprendre le sujet traité dans sa globalité. L’articulation nous permet de dégager les éléments de chaque discipline qui s’opposent ou se rejoignent en y ajoutant un certain degré de retenue sur les limites de chacune. La capacité de la sociologie à interpréter cette problématique, en termes de rapport salarial et d’enjeux sociaux, ne représente qu’un fragment du questionnement si cette analyse n’est pas complétée par la précision des données économiques.


Bibliographic reference |
Lefèvre, Marianne. L'impact de l'économie collaborative sur l'emploi / le travail. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Ferreras, Isabelle ; Van Haeperen, Béatrice. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:16209 |