Simillion, Mathilde
[UCL]
Vercauteren, Pierre
[UCL]
11 septembre 2001, 08h46 : Le monde entrait dans une nouvelle ère, celle du terrorisme djihadiste contemporain. La stupeur est totale et les questionnements innombrables, qu’ils émergent de la population, des corps gouvernementaux ou de la sphère scientifique : Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui est en train de se passer ? Que va-t-il se passer ? Le questionnement de cette étude pourrait ressembler à cet aglomérat de questions, mais s’intéresse plutôt à elle à un niveau surplombant : Quelles traces le terrorisme djihadiste va-t-il laisser dans les fondements même de la société, c’est-à-dire dans sa conscience morale publique ? La question de l’influence du terrorisme sur le psychique des victimes n’est pas nouvelle, traitée notamment dans le champ des sciences médicales qui abordent souvent la présence de syndrôme de stress post-traumatique chez les victimes directes et indirectes d’attentats. La nuance de cette étude est de s’intéresser de façon politique et philosophique aux traces laissées dans la conscience morale humaine, et plus particulièrement dans sa forme collective, et donc publique. Ce mémoire s’intéresse dès lors à la guerre et sa transformation que nombre d’auteurs mettent en exergue, ces guerres dites “asymétriques” encore complexes à analyser avec le peu de recul actuel, ce terrorisme d’un type nouveau qui déchire l’Occident et semble faire fi de toutes les précautions édictées par le droit de la guerre. Cette recherche s’applique ensuite à tenter de définir le terrorisme pour pouvoir tendre au maximum vers une analyse affinée et précise, tout en évitant le biais subjectif inhérent à ce champ d’étude. Elle s’intéresse finalement à la conscience morale publique, concept nébuleux et peu récurrent, mais digne d’intérêt lorsque la société semble trembler sur ses fondations : son idée du bien et du mal, mais aussi de la justice. La recherche se base donc sur la question suivante : “La transformation de la guerre influe-t-elle sur la conscience morale publique ?”. Les hypothèses suggérées sont des réponses par la positive et la négative. Après deux entretiens d’experts et une analyse approffondie de la littérature existante, mobilisant des auteurs référents dans le domaine des sciences politiques comme Hassner, Yehuda, Weber, Colonomos ou Wendt, ainsi qu’une mise en corrélation de la théorie et de la pratique, il est apparu que la transformation de la guerre influait sur la conscience morale publique, par le biais de ses visions du bien, du mal et de la justice. Ces constatations restent à prendre avec précaution, de part la nature des concepts traités.


Bibliographic reference |
Simillion, Mathilde. De la guerre et de l’esprit : Etude de l’influence du terrorisme contemporain sur la conscience morale publique. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Vercauteren, Pierre. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:15711 |