Colla, Guillaume
[UCL]
Bréchet, Thierry
[UCL]
L’objectif de ce travail était d’analyser le potentiel du gaz naturel dans le mix de production électrique à l’horizon 2030 et d’identifier les aspects critiques ainsi que les coûts associés à cette approche. Le scénario CENTRAL du modèle OPEERA propose une approche ambitieuse mais jugée réalisable par les participants issus de tous les secteurs de l’économie et de la société. Ce scénario montre qu’un accroissement important de la contribution du gaz naturel dans le mix énergétique du secteur électrique à l’horizon 2030 est compatible avec les objectifs environnementaux 2050 tout en permettant de compenser le démantèlement des centrales nucléaires. À plus long terme, la nature imprévisible et variable des SER intermittentes nécessite de disposer de capacités de production aptes à satisfaire la demande de pointe ainsi qu’à garantir l’équilibre du réseau électrique. Les centrales thermiques au gaz offrent le meilleur compromis en la matière : fiables et flexibles, elles émettent, en outre, significativement moins de GES que les autres centrales thermiques. L’étude m’aura permis d’identifier les principaux défis d’une transition du secteur électrique belge reposant sur le gaz à l’horizon 2030. • Dans le contexte actuel, le système belge d’Energy-Only Market et de réserves stratégiques ne permet pas une rémunération suffisante des centrales au gaz. Il est improbable que ce système permette de conserver les capacités nécessaires, et a fortiori d’inciter à la construction de nouvelles unités de production. Il sera, par conséquent, indispensable de réformer le système de rémunération du marché électrique belge afin de garantir l’attractivité économique de ces centrales, notamment en valorisant directement la disponibilité de la capacité. Les Operating Reserve Demand Curves pourraient ici apporter une contribution dynamique au marché, en complément d’autres mécanismes. •Le prix du carbone est un paramètre crucial des politiques environnementales. En Europe, un prix supérieur à 25 €/tCO2 a le potentiel d’améliorer significativement la compétitivité et la rentabilité des technologies et des sources d’énergie moins polluantes, telles que le gaz et, surtout, les SER. L’économie belge pourrait, en outre, fortement bénéficier d’un recyclage des revenus ainsi générés en faveur d’une diminution des charges pesant sur le facteur travail. • La transition énergétique telle que modélisée dans le scénario CENTRAL engendre des coûts totaux inférieurs à ceux encourus à politiques inchangées. Au sein secteur électrique, les investissements initiaux à forte intensité en capital seront compensés à long terme par une réduction importante des coûts de combustibles (et de la vulnérabilité du marché à leur volatilité) et d’opération. Le bilan macroéconomique national est lui aussi positif. • Le remplacement des centrales nucléaires par des unités au gaz engendre une augmentation des émissions de GES pendant la période de transition. Cet excédent d’émissions entraîne un coût environnemental net à l’horizon étudié.


Bibliographic reference |
Colla, Guillaume. Défis de la transition énergétique belge à l’horizon 2030 - Quel rôle pour le gaz naturel dans la production électrique ?. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Bréchet, Thierry. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:14398 |