Coulon, Jean
[UCL]
Vogeleer, Svetlana
[UCL]
Kerres, Patricia
[UCL]
Ce travail s’attaque à la question de l’horizontalité dans la traduction à travers l’analyse de produits traductionnels littéraires dans deux paires de langues (EN-FR et DE-FR) et par trois traducteurs (un expert par paire de langues et l’auteur de ce travail). Le mode horizontal (ou parallèle) peut être défini comme le mode automatique, qui n’est interrompu que lorsqu’un problème est détecté par le « moniteur » dans le produit en cours de production. Ce mode postule l’existence de représentations bilingues partagées dans la mémoire procédurale. Il s’oppose au mode vertical (ou séquentiel), celui de la recherche (lexico-syntaxique) consciente, selon lequel le traducteur déverbalise l’énoncé en langue source et reverbalise sa conceptualisation de l’énoncé dans la langue cible. Nous considérons ces deux modalités comme complémentaires et même comme inséparables, bien que le mode horizontal nous apparaisse comme l’opération cognitive « par défaut ». Ce travail tente d’explorer les liens qui existent entre l’horizontalité, l’expertise traductionnelle et la langue source. Il se nourrit de fondements théoriques entre autres issus de la traductologie, des études sur le bilinguisme, des sciences cognitives et de la neurolinguistique. Il est divisé en trois parties : la première contient les deux traductions de l’auteur de ce travail, alignées avec les traductions des traducteurs experts et leurs textes sources ; la seconde donne un aperçu détaillé de la littérature en matière d’horizontalité et de verticalité ; la troisième développe des analyses introspectives et comparatives à partir de 54 cas concrets tirés des extraits de la première partie. La partie analytique se divise elle-même en deux sections : l’une consacrée à l’influence de la syntaxe du texte source, et l’autre consacrée à l’accès aux ressources lexicales. Chaque section est fragmentée en plusieurs points, qui abordent notamment des questions relatives au transfert et à la conversion syntaxiques, aux écarts structurels non automatisés, à l’amorçage morphophonologique, au contenu sémantique du cotexte, à l’influence des facteurs pragmatiques, à l’imagerie mentale et à la production monolingue. Des calculs statistiques ont également été réalisés dans l’objectif de compléter les analyses de cas par une analyse quantitative. Nous nous attelons à dégager et à expliquer, en termes d’horizontalité des procédures, les similitudes et les différences entre les segments cibles et avec les textes sources.


Bibliographic reference |
Coulon, Jean. Automaticité en traduction littéraire : une analyse introspective et comparative. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Vogeleer, Svetlana ; Kerres, Patricia. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:14284 |