Le clonage comme réflexion sur le sens de l'existence : étude comparée de La Possibilité d'une île (Houellebecq) et Never Let Me Go (Ishiguro)

Ce mémoire consiste en une étude comparée de La Possibilité d’une île de Michel Houellebecq et de Never Let Me Go de Kazuo Ishiguro. En premier lieu j’ai choisi d’étudier la manière dont Houellebecq et Ishiguro envisagent la problématique du clonage à travers l’analyse des deux communautés qui en font l’expérience : les clones et les êtres humains. La première partie se centre donc sur la vision utopique du clonage. L’étude révèle que les caractéristiques propres aux sociétés humaines fictives sont des critiques qui peuvent s’appliquer à la société contemporaine. L’utilisation que les humains font du clonage dévoile un objectif individualiste qui est la recherche de l’immortalité. Cependant, la perception des clones relève de la dystopie. Les êtres humains recourent à différents moyens afin de réduire l’existence des clones. Houellebecq et Ishiguro questionnent, à travers le statut du clone, les divers conditionnements qui altèrent la liberté des hommes. Dans un deuxième temps, l’étude dépasse la distinction entre ces deux espèces afin de dévoiler les enjeux que le clonage représente. Cette thématique est étudiée comme étant le point de départ d’une réflexion sur le sens de l’existence. Notre attention s’est portée sur trois expériences particulières qui permettent au clone de devenir soi-même : la narration, l’interrelation et l’art. Cette réflexion a donné lieu à une ultime problématique, celle du bonheur, qui aboutit à une expérimentation impossible. Á travers le clonage, Houellebecq et Ishiguro amènent le lecteur à se questionner sur la vie humaine et à développer un regard critique sur le monde qui l’entoure.