Pirson, Adélaïde
[UCL]
Van Durme, Thérèse
[Faculté de santé publique]
Introduction : La société d’aujourd’hui est en pleine mutation, le vieillissement démographique de la population wallonne va représenter un enjeu considérable dans les prochaines années à venir. Les statistiques montrent que les personnes âgées seront de plus en plus nombreuses et leur espérance de vie plus longue également. De plus, l’enjeu du maintien à domicile est considéré comme une priorité dans notre société. En effet, le choix de vivre à domicile et d’y rester le plus longtemps possible est un souhait émis par la plupart des personnes âgées. Face à ces deux enjeux fondamentaux, les autorités politiques en Wallonie ont prévu d’instaurer une assurance autonomie pour accompagner les personnes âgées et pour favoriser notamment leur autonomie et leur maintien à domicile en élargissant les services d’aides et de soins. Comment les coordinatrices d’aides et de soins à domicile, désignées pour évaluer la dépendance et l’autonomie des personnes ainsi que les bénéficiaires potentiels et leurs aidants informels de cette assurance perçoivent-ils la mise en place de cette future assurance autonomie ? Méthodes : Une revue de la littérature a été effectuée dans les différentes bases de données telles que Google Scholar, Cairn et Science Direct. Des entretiens individuels et de groupe semi-directifs ont été réalisés auprès des professionnels de centres de coordination et des bénéficiaires (et leurs aidants informels) des services d’aide et de soins à domicile afin de trianguler leurs perceptions quant à la future instauration de l’assurance autonomie. Résultats & Discussion : Il ressort des entretiens menés avec les coordinatrices principalement des perceptions négatives quant à la mise en place de l’assurance autonomie. De nombreuses interrogations, doutes ont été exprimés, ces sentiments découlent notamment des craintes qu’elles éprouvent quant à leur nouveau rôle et de l’incertitude qu’elles ressentent quant au renforcement du secteur des services d’aides aux familles et aux ainés et également du secteur de coordination. En effet, l’absence d’un cadre législatif de l’assurance autonomie, le manque d’informations concrètes ainsi que le manque de formation à l’outil BelRAi Screener ont probablement renforcé ce sentiment de méfiance quant à l’implémentation de l’assurance autonomie en Wallonie. Bien que ces perceptions négatives aient souvent pris le dessus sur les avantages et les opportunités, les coordinatrices ont reconnu que ce projet reste toutefois une ouverture pour le maintien à domicile ainsi que pour la reconnaissance et la valorisation de leur profession. Alors que pour les bénéficiaires interrogés leurs perceptions étaient plutôt positives. Ils sont favorables à l’instauration de l’assurance autonomie. Ils perçoivent cette dernière comme une avancée. Ils trouvent également que cette dernière pourra aider de nombreuses personnes notamment celles qui ont des difficultés financières. Certains regrettent qu’il n’y ait pas d’autres services inclus dans cette assurance comme par exemple le transport et les repas à domicile. Quant aux deux aidants informels interrogés, ils voient la mise en place sous un autre regard. Ils ont comme les coordinatrices une réaction de scepticisme, ils ont peur d’être déçus par la suite. Les autorités politiques ont donc un rôle crucial à jouer pour la réussite de la mise en place de ce beau projet, qu’est « l’assurance autonomie ».


Bibliographic reference |
Pirson, Adélaïde. Comment est perçue l'instauration d'une assurance autonomie en Wallonie par les différentes parties prenantes : professionnels de centres de coordination et bénéficiaires potentiels (et leurs aidants informels) ?. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Van Durme, Thérèse. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:13971 |