Hammoud, Nabil
[UCL]
Lisse, Michel
[UCL]
Le cinéaste français Chris Marker, effacé médiatiquement, ne s’est jamais livré que dans l’obscurité, au creux des distances que multiplie son œuvre. Maintenant absenté de la réalité, se pose naturellement la question d’une mémoire qui se dit dans ces espaces invisibles. Sans soleil, réalisé en 1982, problématise justement une telle relation en proposant une véritable poétique de la mémoire dont l’intervalle est le motif central. L’analyse textuelle – qui trouve sa raison d’être dans l’importance affirmée de la dimension littéraire chez Marker – vise ainsi à comprendre la nécessité de cette poétique, au gré d’un parcours en trois temps. D’abord, une brève introduction philosophique des concepts que l’Antiquité Grecque a posés quant à la mémoire. Ensuite, une exploration de la perspective temporelle commune aux mémoires collective et individuelle telles que représentées dans le film ; perspective qui ne se conçoit qu’en contradiction avec celle de l’Histoire. Enfin, un développement de l’image comprise comme signe de la mémoire, à travers les références à Proust, Barthes et Lévi-Strauss. À la fin de cet itinéraire, il s’avère que, chez Chris Marker, la mémoire trouée, plus que la chose à dire, est le souffle même de la création.


Bibliographic reference |
Hammoud, Nabil. Sans soleil de Chris Marker : analyse d'une poétique de la mémoire. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2017. Prom. : Lisse, Michel. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:12382 |