La syndicalisation du personnel féminin dans le secteur des titres-services : quelle implication pour les droits des femmes ?

Résumé papier I Ces dernières années, la Belgique connait une croissance exponentielle des entreprises titres-services. Parmi ces entreprises, il y a lieu de distinguer les grandes, les petites et les plus petites. Celles qui nous concernent dans cette étude sont les plus petites utilisant moins de vingt travailleurs (aide-ménagères). De nombreuses études ont mis en évidence les conditions de travail déplorables auxquelles les femmes aide-ménagères sont confrontées, tout en dénonçant la précarité de leur emploi, mais aussi en déplorant le bas salaire qu’elles perçoivent, le tout étant corolaire de leur qualification. Il existe pourtant les syndicats qui peuvent défendre leurs intérêts. Malheureusement, la plupart des aide-ménagères prennent distance aux syndicats. Cet éloignement les empêche de recevoir des informations qui peuvent leur être livrées par les défenseurs des travailleurs. Cette situation m’a poussé à poser les questions suivantes : quelles images les femmes travaillant sous le régime des titres- services au sein des TPE et PME projettent-elles sur les syndicats pour y adhérer? Quelles sont leurs motivations d’affiliations ? Pour atteindre les objectifs de l’étude, j’ai opté pour une étude documentaire. Les résultats de l’étude sont les suivants : les aide-ménagères ont une image positive de syndicats en reconnaissant l’efficacité des combats qu’ils mènent pour l’amélioration de leurs conditions de salaire et de travail. Leur motivation principale d’affiliation concerne la précarité, la sécurité de leur emploi et les abus de certains employeurs. Résumé papier II De plus en plus on assiste en Belgique à la création des services de proximité qui ont fait développer le régime des titres-services. Ce dernier est occupé majoritairement par les femmes aide-ménagères à qui des nombreuses personnes confient une partie de leurs tâches de ménages dans leurs domiciles. En vue de répondre aux impératifs de durabilité et de viabilité de ce métier, l’Etat belge a créé un cadre légal, à l’instar d’autres activités professionnelles pour en favoriser la valorisation. Ces entreprises fonctionnent en suivant un processus à trois séquences reliant d’un coté l’entreprise et de l’autre l’utilisateur ainsi que l’aide-ménagère. Ces ouvrières peuvent se poser des questions sur leurs conditions de salaire et de travail, mais elles sont souvent limitées sans réponses du fait de manque de représentation syndicale dans leurs entreprises. Il est à signaler qu’en Belgique, une entreprise avec moins de vingt travailleurs ne peut pas constituer une délégation syndicale. Ce qui m’a poussé à savoir si les dispositions légales et réglementaires qui régissent les entreprises, ne contribuent-elles pas à la restriction de leur accès à la syndicalisation. Pour atteindre les objectifs de l’étude, j’ai privilégié la méthode d’enquête sous forme d’une étude de cas dans l’entreprise Nickel Services en faisant des entretiens avec quelques femmes ainsi que l’employeur lui-même. Les résultats de cette étude indiquent que malgré le caractère isolé de prestation des ces femmes aide-ménagères de l’entreprise Nickel Services, cela ne rend pas difficile leur syndicalisation. Ce sont leurs charges familiales, le niveau de vie et la recherche de la survie qui ne leur permettent pas de participer aux actions syndicales. Plus encore, l’absence de la délégation syndicale au sein de leur entreprise, ne constitue pas aussi un obstacle à la syndicalisation. Ces femmes sont syndiquées hors entreprise. Ce manque de représentation syndicale, restreint l’éveil syndical auprès de ces ouvrières qui sont passives et non revendicatives.