Retour sur la notion d’ « industrie(s) culturelle(s) » Histoire et actualité

Après être rapidement revenu sur la naissance de la critique de la culture de masse, l’auteur s’attache à retracer l’évolution du concept d’ « industrie culturelle ». Pour cela, il revient dans un premier temps sur la controverse entre Walter Benjamin et Theodor Adorno durant laquelle ce dernier construit et affine sa vision de la culture industrialisée. Une vision qu’il systématise et généralise en une réflexion globale sur la société de son temps dans l’ouvrage, signé avec son collègue Max Horkheimer, La Dialectique de la raison. L’auteur décrit ensuite la reprise du concept par les sciences économiques dans les années 1970-1980 et sur le virage théorique et idéologique qui y est opéré. Utilisée alors au pluriel, l’expression « industries culturelles », ne sert plus à dénoncer un système visant à l’aliénation des populations mais à désigner les secteurs économiques qui œuvrent dans les domaines variés de la culture (cinéma, télévision, radio…). Les chercheurs tentent alors de comprendre le fonctionnement de ces secteurs et proposent une première description systématique de ceux-ci. Pour terminer ce panorama, l’auteur s’attarde sur la reprise critique du concept sous la plume du théoricien américain Fredric Jameson. Celui-ci, inscrit dans la tradition des penseurs marxistes, met à jour la critique adornienne de la société capitaliste. Dans la seconde partie, l’auteur décrit rapidement le statut de créateur et de public dans le cadre particulier de la culture industrialisée. Il montre ainsi que les secteurs industriels ont pénétrés le domaine de la culture sans pour autant modifier systématiquement et profondément les conditions de travail des créateurs. Concernant le public, il constate une évolution dans le rapport à la culture, principalement illustré par une consommation de plus en plus importante de produits culturels industriels et une désaffection pour les rapports institutionnalisés à la culture.