Comparaison des compétences narratives à l'oral entre des adolescents tout-venant et dysphasiques

Dans le cadre de sa thèse de doctorat en psychologie du développement, Broc (2016) a montré que les performances langagières d’enfants et d’adolescents dysphasiques variaient selon la situation de production. Dans la continuité de ses recherches, et dans l’optique d’une étude cross-syndromique future, le but de ce mémoire est d’établir un profil des compétences narratives des adolescents dysphasiques. L’objectif consiste alors à démontrer en quoi le développement de leurs compétences narratives diffère de celui des adolescents tout-venant. Ainsi, les compétences narratives de 36 adolescents (24 tout-venant et 12 dysphasiques) âgés de 10 à 18 ans ont été testées sur une tâche de narration d’un évènement personnel. Les narrations obtenues ont été analysées sous trois aspects : la macrostructure (présence d’une trame narrative), la microstructure (anaphores, connecteurs, marques verbales, indicateurs microlinguistiques) et la pragmatique. Pour cela, nous avons créé des grilles de cotation adéquates à ces mesures. Nous avions postulé que les compétences narratives seraient plus développées chez les adolescents tout-venant. De manière générale, nos résultats ont mis en évidence un ensemble de difficultés rencontrées par les adolescents dysphasiques en tâche de narration. L’influence des habiletés mnésiques sur les compétences narratives a également été testée mais reste toutefois assez limitée. Bien que ce travail ait d’intéressantes perspectives cliniques et théoriques, quelques limites sont à souligner, notamment dans la grille de cotation des discours.