La discrimination à l'embauche sur base de l'apparence physique

A travers les points de vue psychologique et juridique, nous avons voulu démontrer que la discrimination sur base de l’apparence physique, encore fortement taboue à l’heure actuelle, a un intérêt grandissant dans notre société et mérite par conséquent sa place dans un travail de fin d’étude. D’un point de vue économique, l’offre d’emploi est bien plus importante que la demande, ce qui permet aux employeurs d’avoir plus d’exigences quant au choix du candidat. Par conséquent, la détention d’un diplôme et l’expérience sont, certes, des critères objectifs qui ont leur importance mais ne sont plus suffisants. Les candidats doivent également pouvoir se vendre à travers un comportement, une apparence qui corrèle les attentes de l’employeur. D’une part, l’analyse psychologique a permis de dégager l’influence de l’apparence physique, et plus particulièrement de la beauté, sur le recruteur. Les préjugés et stéréotypes qu’il peut avoir à l’égard du candidat peuvent altérer son jugement objectif et, partant, l’influencer dans ses choix. Mal appréhendés, les stéréotypes peuvent être à l’origine de comportements discriminatoires à l’égard du candidat. D’autre part, l’analyse du critère protégé « caractéristique physique » de la loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination a permis de mieux comprendre la place accordée à l’apparence physique par le législateur. Le peu de jurisprudence qui existe actuellement en la matière montre qu’une victime de discrimination invoquera la caractéristique physique en l’associant avec un autre critère protégé. La portée de ce critère est encore faible mais tend à croître dans l’avenir. Ce travail a pour objet de faire le lien qui existe entre d’une part les stéréotypes qui affectent le jugement des recruteurs et d’autre part les moyens mis en place par le législateur belge pour lutter contre la discrimination à l’embauche.