Genre et vulnérabilité des peuples autochtones au changement climatique : cas des Mbororo du Cameroun

La présente étude est une recherche exploratoire et empirique visant à construire une base de preuves sur les dimensions de genre du changement climatique au sein des communautés autochtones, à travers une étude de cas centrée sur les Mbororo de l’Extrême nord Cameroun. Elle part du constat de l’absence de la considération du genre, en tant que catégorie et approche d’analyse, dans la plupart des études empiriques centrées sur la vulnérabilité au changement climatique au sein des communautés autochtones. Pour ce faire, cette étude s’appuie sur des données collectées au sein de sept localités Mbororo de l’Extrême nord Cameroun. Suivant une approche compréhensive et explicative, les techniques de collecte de données de type qualitatif sont privilégiées. Les analyses sont fondées sur une grille de lecture genre et sur la théorie de la vulnérabilité. Les résultats de l’étude indiquent que les rôles sociaux et l’inégalité de ressources et de pouvoir sont les principaux facteurs de la vulnérabilité sexo-différenciée face au changement climatique dans les communautés Mbororo de l’Extrême nord Cameroun. Ainsi, les rôles sociaux définissent le niveau d’exposition et de sensibilité des femmes et des hommes au changement climatique ; et les relations de pouvoir déterminent la capacité d’adaptation des hommes et des femmes face au changement climatique. En outre, les initiatives d’adaptation et d’atténuation mises en œuvre remanient les rôles sociaux et les relations de pouvoir entre les hommes et les femmes. Avec pour principal effet, une exacerbation de la vulnérabilité différenciée entre les hommes et les femmes au sein des communautés Mbororo. Ces réponses « gender blind », renforcent les inégalités sociales préexistantes au détriment des femmes et contribuent davantage à éroder leur capital humain et socio-sanitaie