« Comparaison des performances narratives entre des adolescents tout venant et dysphasiques »

Le récit occupe une place primordiale dans la vie des enfants/adolescents car cela constitue des activités de langage de grande importance dans la sphère familiale et scolaire (De Weck & Rosat, 2003). Les travaux démontrent, cependant, que les performances narratives des enfants TSL sont inférieures à celles des enfants à développement typique (De Weck & Marro, 2010). Cette étude a ainsi pour but d’analyser les performances narratives d’adolescents TSL en comparaison avec les adolescents tout-venant, tous âgés entre 10 et 17 ans. Les performances narratives ont été analysées sur base d’un style particulier de récit : le récit d’expériences personnelles. 36 adolescents, âgés entre 10 ans 8 mois et 17 ans 6 mois, ont été recrutés lors de cette étude. 12 adolescents présentaient un TSL et 24 étaient des sujets tout-venant. Une grille évaluative a été, ensuite, élaborée permettant de coter la macro et la microstructure du récit. D’autres variables (LME, éléments négatifs, temps d’ancrage) ainsi que certains éléments pragmatiques ont également été rapportés. De plus, l’influence de la mémoire de travail et de la mémoire à court terme sur les compétences narratives chez ces adolescents a également été testée grâce à une tâche d’empan endroit/envers. Les résultats apparaissent statistiquement significatifs : les adolescents TSL présentent des résultats inférieurs tant au niveau macro que microstructurel du récit. De plus, leurs récits sont moins longs et composés de moins de verbes. Les éléments négatifs sont davantage présents chez les adolescents TSL que chez les tout-venant, rendant le récit entaché d’incohérence. Enfin, les éléments pragmatiques sont également moindres dans le récit des adolescents TSL par rapport aux tout-venant : ils font moins de références aux états mentaux des personnages et produisent moins d’éléments pour intensifier ou retenir l’attention de l’interlocuteur. En revanche, un seul lien a été établi entre la mémoire et les compétences narratives des adolescents TSL, celui entre la mémoire à court terme et entre la macrostructure totale. La discussion de nos résultats ouvre ainsi quelques perspectives. En effet, ces données seront utilisées afin de réaliser une comparaison inter-syndromiques et d’identifier également les mécanismes qui sous-tendent les compétences narratives. Enfin, une nouvelle étude pourrait établir des liens plus étroits entre le fonctionnement cognitif (attention, inhibition…), le langage écrit et le récit d’expériences personnelles, via l’application de notre grille d’évaluation.