Entre repli et reliance : la construction d’un « vivre ensemble » dans le centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Rixensart. Réflexion autour de la rencontre en contexte globalisé.

L’analyse fournie dans ce mémoire donne des pistes pour tenter de saisir les pratiques quotidiennes dans le centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Rixensart. Elle met en exergue le potentiel d’innovation des acteurs qui inventent une forme particulière de « vivre ensemble », à l’intersection de dynamiques de « métissage » et de « créolisation », qui met de l’ordre dans un environnement largement conditionné. Ce mémoire s’intéresse aussi, de manière pointilleuse, au contexte qui dépasse le simple cadre institutionnel montrant que les pratiques et les représentations ne peuvent être comprises en dehors de ce va-et-vient entre le local et le global. En effet, celles-ci doivent être pensées en relation avec le contexte globalisé, qui donne aux demandeurs d’asile une place particulière de laquelle émerge la conscience aigüe d’être les « vagabonds » (Bauman dans Chardel, 2015) du monde. Cette « mise à l’écart » (Agier, 2011a) vécue, nourrit l’invention d’un quotidien inédit qui se construit à l’intérieur de cette « intermédiarité » (ibid.) et qui semble aussi être un mode de résistance dans un cadre « glocal » contraignant, qui fait violence aux personnes. Le centre d’accueil devient ainsi un lieu privilégié pour penser la rencontre dans la globalisation entre repli et reliance, innovation et crispation.