La gratuité d'entrée dans les musées : un facteur de démocratisation de la culture ?

La mesure de gratuité dans les musées prône la démocratisation de la culture et son accessibilité. Ses détracteurs sont aussi nombreux que ses défenseurs : en quatre ans, la gratuité muséale a déchaîné les passions. Mais qu’en est-il réellement ? Qu’en pensent les musées et le public ? L’ambition de ce mémoire est de faire le point sur la situation en 2017 et de répondre à ces questions : la gratuité des musées permet-elle une accessibilité culturelle ? Y a-t-il une nouvelle forme de démocratisation de la culture ? Ces deux interrogations nous permettent de répondre à la problématique suivante : la gratuité d’entrée dans les musées est-elle un facteur de démocratisation de la culture ? Pour mener à bien cette réflexion, nous nous sommes principalement basée sur les écrits scientifiques de nombreux chercheurs ayant étudié les thèmes de l’économie des arts et de la culture, de la démocratisation de la culture et de la gratuité dans les musées. Nous avons également réalisé une enquête en trois temps : nous avons rencontré des représentants du Musée Royal de Mariemont et du Musée de la Photographie de Charleroi ; ensuite, nous avons interviewé des visiteurs du dimanche ; et enfin, nous avons constitué un questionnaire en ligne. La confrontation des résultats nous permet de tirer certaines conclusions : la mesure de gratuité des premiers dimanches du mois est méconnue du public ; les polémiques sont encore vives au sein des musées ; un ensemble d’accessibilités (telles qu’intellectuelle, financière, sociale, générationnelle, etc.) permet l’accès à la culture. La gratuité est bel et bien un outil de la démocratisation de la culture, mais son application n’atteint pas son objectif : en effet, le non-public déserte toujours les musées, tandis que les habitués profitent de la mesure pour visiter plus d’institutions. Suite à ces conclusions, des recherches pourraient s’intéresser à la communication menée autour de la gratuité des dimanches gratuits ; une enquête plus poussée auprès du public et des musées pourrait nous en apprendre d’avantage sur leurs désirs.