Les forces et les faiblesses de la microfinance en Belgique: Le cas de microStart

Depuis les années 1980, la microfinance a donné lieu à une littérature riche et variée, ponctuée d’études de cas portant sur des institutions de microfinance de par le monde. Cependant, la très grande majorité de cette littérature porte sur la microfinance des pays en voie de développement d’où la pratique s’est exportée. L’intérêt pour le sujet n’a réellement commencé qu’il y a à peine une quinzaine d’années environ en Europe occidentale. A la croisée de la finance et du développement socio-économique, la microfinance en Occident est mal connue ou comprise et quelques exceptions mises à part, elle en est encore à un stade expérimental et se distingue de la maturité des pratiques que l’on retrouve à l’international. Toutefois, la cohésion propre à l’Europe occidentale et plus particulièrement à l’Union Européenne a fait évoluer certaines petites initiatives isolées vers des réseaux regroupant un ensemble d’objectifs et de procédures qui tendent à s’uniformiser et à se forger une identité propre et professionnelle. C’est le cas de la création en 2003 du Réseau Européen de la Microfinance (EMN) qui a été une première étape importante dans la reconnaissance de la microfinance comme pratique à part entière mais également comme outil économique pertinent sur le continent. Basée en Belgique, l’EMN compte une centaine de membres (praticiens, partenaires, entreprises) œuvrant à délivrer un cadre législatif à la microfinance tout en la développant et en établissant des reporting réguliers. Des institutions de microfinance développant des microcrédits professionnels existent en Belgique depuis le début des années 2000 mais la création en 2010 d’une nouvelle institution, microStart, a généré une médiatisation d’un secteur jusqu’alors assez discret. Sous l’impulsion de l’ADIE et de BNP Paribas, MicroStart est aujourd’hui l’institution de microfinance la plus importante de Belgique et est la seule à être active dans toutes les régions du pays. Certes, l’institution diffère des autres actives avant elle, mais elle a le mérite de concentrer toutes les problématiques du secteur et de vouloir le faire évoluer par ses actions. A travers l’étude du cas de microStart, ce mémoire tente donc de dépeindre le paysage de la microfinance en Belgique, ses forces, ses faiblesses, ses défis et ses conséquences sur la société.