Liénard, Laura
[UCL]
Philippot, Pierre
[UCL]
Dethier, Vincent
[UCL]
La mise en évidence des processus sous-jacents à l’efficacité de la thérapie par exposition est centrale. Les investigations actuelles portent sur le focus attentionnel lors de la confrontation. Alors que la focalisation est considérée comme un prérequis à la réduction de l’anxiété, la distraction partielle serait bénéfique. Toutefois, les données empiriques sont contradictoires et ne permettent pas de se prononcer sur l’une ou l’autre de ces positions. Dernièrement, l’opérationnalisation de la distraction s’est révélée être un paramètre important. Celle-ci serait efficace sous une forme interactive. Pour apporter des éléments de réponse, nous avons manipulé l’interactivité et l’orientation attentionnelle. Septante-trois arachnophobes ont réalisé deux sessions d’exposition de vingt-cinq minutes à une araignée vivante. Ils ont été répartis dans quatre conditions : focalisation interactive/non interactive et distraction interactive/non interactive. Pendant l’exposition, la détresse et le comportement ont été évalués. Avant et après, des questionnaires ont été complétés et des mesures de la conductance cutanée, de la variabilité cardiaque et de la détresse ont été effectuées. Ce mémoire s’est centré sur ces trois dernières mesures. Les résultats quant au rôle de l’interactivité ne sont pas tranchés. Des effets différents ont été trouvés en fonction des temps de mesure et du focus attentionnel. En bref, lors de l’exposition, la non interactivité et l’interactivité ont été identiques. Mais il est apparu que les effets lors de la session 1 ne prédisaient pas ceux du début de la session 2. Ainsi, au suivi, face à l’araignée et aux images, la détresse a été moindre lors d’interactivité. Il en est de même pour la conductance cutanée. Ensuite, un constat intéressant est que la distraction n’a pas induit de retour de la peur. La réaction émotionnelle initiale ne s’est pas manifestée au suivi. En outre, elle semble être une stratégie de coping efficace lors de l’exposition. Une détresse subjective plus faible a été trouvée comparée à la focalisation. Enfin, associée à l’interactivité, elle a entrainé une conductance cutanée plus faible au suivi. Certaines limites sont cependant à prendre en compte. C’est pourquoi des perspectives pour les recherches futures ont été proposées.
Bibliographic reference |
Liénard, Laura. L'efficacité de la thérapie par exposition : le rôle de l'interactivité et de l'orientation attentionnelle. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2016. Prom. : Philippot, Pierre ; Dethier, Vincent. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:7408 |